La précession des équinoxes est un phénomène très important, dont l’origine a été mise en lumière par Newton (1643-1727). Les forces, exercées sur le bourelet équatorial terrestre, occasionnent des variations dans l’axe de rotation de la Terre et subséquemment sur l’angle que fait l’équateur avec l’écliptique. Ceci a pour résultat l’avance du moment de l’équinoxe, tous les ans, d’environ 50,39″ par rapport à l’année passée. L’équateur céleste croise le plan de l’écliptique 50,39″ avant le moment auquel il l’avait croisée l’année précédente, à l’équinoxe d’automne comme à celle de printemps. En général on prend pour repère du phénomène de précession le point vernal, ou point gamma, de l’équinoxe de printemps, pour simplifier les choses.
Pour l’astrologue ce mouvement de précession des équinoxes mérite d’être médité car, et c’est là que les choses se compliquent, il y a 2 000 ans, au moment de l’équinoxe de printemps, le point vernal se situait dans la constellation du Bélier et le Soleil rentrait donc dans cette constellation le 21 mars. Maintenant le point vernal s’est décalé de 29° par rapport aux constellations et l’équinoxe de printemps se situe à la fin de la constellation des Poissons. Le 21 mars le Soleil apparaît donc dans les Poissons. Or, pour l’astrologue, le 21 mars marque l’arrivée du Soleil dans le signe du Bélier, c’est le premier jour du Bélier.
Certains ont voulu voir, dans ce décalage existant entre les signes qu’utilise l’astrologue et les constellations, une erreur évidente de l’astrologie moderne. Mais bien sûr l’astrologue, sait que le zodiaque qu’il utilise, appelé zodiaque tropique, a une valeur entièrement symbolique et se différencie totalement du zodiaque des constellations. Il y a bien deux zodiaques, l’un fixe et l’autre entraîné par le mouvement précessionnel et si, 2 000 ans auparavant il y a eu coïncidence entre l’équinoxe de printemps et le début de la constellation du Bélier, entre le signe du Bélier et la constellation qui lui fait écho, cela ne veut pas dire que c’est la constellation qui, de par son influence, a donné ses caractéristiques à ce signe, à ce moment de l’année. D’ailleurs, l’astrologie ne remonte-t-elle pas à plus de 2 000 ans ?
Et puis il faut bien réfléchir au fait que les constellations, telles qu’on les observe dans le Ciel, ont toutes des tailles très inégales. Il a donc fallu l’esprit d’abstraction humain pour les diviser en douze parties semblables tout au long de la route solaire. C’est ce même esprit d’abstraction, ce même élan à projeter ses désirs vers le monde extérieur, à intégrer sa vision symbolique dans la représentation de l’univers, qui ont motivé l’homme à créer le zodiaque tropique, repère symbolique pour un monde spirituel. Regardez une carte d’étoiles complète, vous comprendrez tout de suite que, pour dessiner les constellations telles qu’on les connaît maintenant et leur donner un nom, il a fallu une volonté, une intention, plus que la simple constatation d’une réalité objective ! Ce zodiaque n’a pas été édifié d’après l’observation des étoiles mais d’après l’observation humaine et se réfère à des vérités métaphysiques. Zodiaque intérieur, de la psyché humaine, il trouve son pendant cosmique dans le zodiaque sidéral que l’astrologue prend en comptes seulement pour l’étude des grands mouvements de civilisations, les faits matériels ou psychiques englobant l’ensemble de l’humanité.
Le point vernal met 2 160 ans environ (1° tout les 72 ans) pour accomplir, en sens inverse du mouvement terrestre, la traversée d’une constellation. Chaque traversée détermine sur la terre ce que l’on appelle une nouvelle ère. Nous venons d’achever l’ère des Poissons, nous entrons dans l’ère du Verseau. Chaque ère se trouve marquée au sceau de la constellation traversée par l’équinoxe, elle en reçoit la signature symbolique. Les constellations ont la même signification que les signes qui leur correspondent.